COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONCERNANT LES DÉCLARATIONS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE

M. NICOLAS SARKOZY

Nous sommes étonnés et nous regrettons profondément les déclarations qui ont été faites par le Président Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Arménie les 6 et 7 octobre, et qui demandait à la Turquie de revisiter son histoire et de reconnaître, d’ici à la fin du mandat de ce dernier, les allégations arméniennes concernant les événements de 1915. Le Président a également déclaré qu’il serait favorable à l’adoption de mesures supplémentaires afin de soutenir les réclamations arméniennes si la Turquie ne parvenait pas à ce résultat.

Les tentatives des parties tierces visant à exploiter les controverses qui existent entre la Turquie et l’Arménie, dans la perspective de leur agenda politique intérieur et de se reconnaître également le droit de les relier à leur calendrier électoral, révèlent une perception erronée du pouvoir politique de celles-ci. Le peuple français jugera si de telles approches, fondées sur des calculs électoraux, sont compatibles avec la culture démocratique et la tradition étatique française.

Une telle manipulation négligente et inconsistante, qui concerne un sujet sérieux possédant des dimensions morales et humaines, est inopportune. Les déclarations politiques basées sur des informations unilatérales et reflétant des jugements accusatoires à propos d’événements historiques, sont très éloignées de l'approche juste que cette question réclame et montre une incapacité à ne serait-ce que comprendre la vision turque de cette question. Cet épisode douloureux de la longue histoire que nous entretenons avec les Arméniens peut être librement débattu en Turquie, à la différence de certain pays qui sont impliqués dans cette question et d’autres qui ne le sont pas, tel que la France.

La Turquie poursuivra son approche constructive quant aux moyens d’améliorer ses relations avec l’Arménie, de surmonter les controverses concernant les événements de 1915 et de parvenir à une mémoire juste.

Ce qu’on attend de la France est qu’elle apporte une contribution positive à ce processus et qu’elle adopte une approche et un discours responsable qui prendraient soin d’éviter à la fois de nuire aux relations multidimensionnelles turco-françaises, ainsi que d’offenser la communauté turque en France.